La Défense du paradis
Heinz a quinze ans quand il reçoit en cadeau d’anniversaire quatre cahiers et des crayons Faber. Recueilli à l’âge de quatre ans avec son robot-fennec, aux 101 contes mémorisés dans un programme récréatif, il est le plus jeune d’une communauté de six membres, réfugiés dans les hauteurs des Alpes depuis la « Chute ». Heinz, celui qui se croit le dernier enfant sur terre, entreprend alors de tenir son journal, où il est tour à tour personnage, historien, conteur, philosophe.
Et puis un jour, il leur faut quitter le chalet des roses…
« Mon sac à dos renferme, outre ma collection d’objets rares, l’ensemble des fascicules que Cornélius m’a offerts. Sitôt que nous aurons rallié le Camp A, que nous serons enfin libérés de la fournaise et des gangs assassins, je réunirai autour de moi mes compagnons éreintés, emmitouflés dans des couvertures. Fier et joyeux, je leur dévoilerai les pages d’écriture retraçant notre histoire, celle de notre survie. Tant que j’écrirai, nous survivrons. »
Thomas von Steinaecker est écrivain, réalisateur et journaliste. Il signe là un récit post-apocalyptique sans précédent, à la fois road-movie, ode éblouissante à la littérature, et mise en abîme des dérives de notre société face au réchauffement climatique et aux vagues de migrations en Europe. Et quand un enfant nous dit ce qu’est l’humanité, l’émotion nous gagne – parfois le rire, parfois les larmes : nous sommes à notre tour des enfants auxquels on raconte une histoire, un mythe… une réalité ?