Sale août suivi de John a-dreams
Sale août
MARTHE, s'avançant vers le public
Le sang, les pierres, les vêtements tachés et les cris, surtout les cris. Non pas ceux des assassinés, mais les hurlements des frappeurs, l’odeur de la foule ivre qui rit. Le bois qui tape le fer et le fer qui plie sous les coups de battoir. La fourche qui s’enfonce dans le cœur et le poumon. Est-ce que les pavés du trottoir ressentent quelque chose ? Les grolles pleines de sel et leurs lacets rabibochés… C’est ça que tu veux entendre ?
LÉON ASTIER
Quand tu le dis, c'est comme si je le voyais mieux que devant mes yeux !
MARTHE
La grille du parc qui tangue sous les coups des épaules et des têtes.
LÉON ASTIER
Et le vent qui se lève pour pousser la furie !
John a-dreams
Vengeance congelée, vengeance frigorifiée au banquet du temps.
J’ai tué tous les responsables, assassiné tous les comparses.
Je me présente devant l’avenir pour lui donner rendez-vous le plus tôt possible.