Feux de paille
Il se nomme Antonio Santos, il est photographe ; il prépare avec appétit le guide de la Movida dont on lui passe commande, cette effervescence culturelle et sociale qui embrasa la vie madrilène au début des années 80. Dans le même temps, Charo et Vanessa, ses deux jeunes voisines à demi prostituées, lui donnent accès aux marges du quartier de Malasana. L’héroïne y dicte sa loi. Armé d’un vieux Leica, Antonio mitraille ce monde interlope afin d’en cerner par l’image une vérité qui lui gagne richesse et renommée. Après Il faut se fier aux apparences et Cadeau de la maison, Juan Madrid nous entraîne du côté des créateurs en vogue – provocateurs de bon aloi lancés par la Movida – mais surtout nous enfonce dans la détresse des amateurs de poudre blanche. Dur, sincère, efficace, nerveux, il est bien l’une des signatures majeures du roman noir espagnol.